Le culte correspond à tout moment où la parole de Dieu retentit et touche des hommes et des femmes, quel qu’en soit le cadre. Pour les protestants, c’est avant toute chose un rendez-vous que Dieu nous donne afin de nous rejoindre, un acte de Dieu qui fait mouvement vers nous, une initiative de Dieu. Dans le protestantisme donc, le culte n’est pas compris comme un acte obligatoire pour l’humain ou comme une œuvre méritoire : nous allons au culte parce que nous y sommes conviés. Le culte est aussi ce lieu de partage et de rencontre où la communauté prend corps et devient visible.
Au centre du culte se trouve la parole que Dieu adresse aux humains, et cette parole se fait entendre avant tout dans la prédication. Cette dernière reste l’acte central et essentiel du culte. Les sacrements (sainte cène et baptême) ne viennent qu’en second lieu car Jésus a institué ces derniers pour des raisons pédagogiques, afin de nous aider à mieux saisir l’Évangile annoncé dans la prédication. Jean Calvin disait des sacrements qu’ils sont comme des béquilles qui aident à se déplacer et qui n’ont de valeur que parce qu’elles soutiennent la marche : « Un sacrement est un signe extérieur par lequel Dieu scelle en nos consciences les promesses de sa bonne volonté envers nous, pour soutenir la faiblesse de notre foi, et par lequel, à notre tour, nous rendons témoignage tant devant Lui et les anges que devant les hommes, que nous le tenons pour notre Dieu. » Institution Chrétienne Livre 4, ch. XIV, par.1
Plus près de nous, le professeur André Gounelle souligne le caractère secondaire et accessoire des sacrements par rapport à la prédication en affirmant « la Réforme a voulu remplacer une foi centrée sur les rites, par une foi centrée sur l’écoute de l’Évangile. ».
C’est « toute annonce et toute explication de l’Évangile par le moyen de la parole ». Christ est considéré comme étant vraiment présent dans la prédication de la parole de Dieu. Il ne s’agit pas seulement du sermon du dimanche matin, mais aussi des études bibliques, des catéchismes, visites, discussions de groupes, etc. La prédication enseigne un savoir au sujet des Écritures et nourrit notre réflexion; elle interpelle pour que la parole de Dieu nous touche en profondeur; elle actualise le message de l’Évangile afin de relier le texte biblique avec nos existences actuelles.
Comme le protestantisme lui a toujours accordé une importance capitale, la Réforme a mis l’accent sur la formation intellectuelle et théologique des pasteurs. La robe noire que ceux-ci portent est en ce sens un habit universitaire qui atteste de leurs études et de leurs compétences théologiques. Elle n’est pas un vêtement liturgique, ni un habit sensé donner de la solennité au culte, ni un signe distinctif de séparation entre pasteurs et laïcs.
La prédication, en tant qu’invitation est accompagnée de deux signes : le baptême et la cène. Au travers de ces sacrements, la Parole a vocation de prendre chair : par le baptême, une parole d’adoption nous est dite qui s’incarne. Par la cène, le Christ convoque à chaque fois à nouveau son Église et se donne en communion à chacun de ses membres. Baptême et cène sont des initiatives du Christ qui se lie à nous et s’engage.
La Sainte cène (« cène » vient du latin cena, repas) fait mémoire du dernier repas que Jésus a partagé avec ses disciples avant d’être crucifié. Elle rappelle que la vie du Christ est donnée pour la multitude. Elle comporte un important aspect communautaire puisqu’en Christ c’est un partage entre frères et sœurs. Les Réformés pensent qu’elle n’est pas un sacrifice que l’humain offrirait à Dieu, (c’est plutôt Dieu qui offre quelque chose) ni la reproduction du sacrifice de Jésus sur la croix (Christ s’est donné une fois pour toute !). C’est un repas auquel le Seigneur lui-même nous convie et s’offre à nous. La Sainte cène n’a pas vocation à opérer de réconciliation avec Dieu ni à effacer magiquement nos péchés, elle ne possède donc aucune dimension salvatrice. Elle n’est pas non plus sacralisée, c’est pourquoi on distribue plutôt du pain courant et du vin ordinaire. Ce pain et ce vin de la cène restent du pain et du vin, ils traduisent, signifient la présence du Christ.
Lire aussi :
“Ce que nous croyons : le repas du Seigneur” (document UEPAL)
“Le repas du Seigneur” : un petit document du pasteur Olivier Pigeaud pour présenter la Cène
“Le don de la sainte Cène” : document rédigé par A.Reymond et édité par la Commission de formation biblique et théologique de l’Église de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine et de l’Eglise Réformée d’Alsace et de Lorraine pour aider à faire découvrir les convictions de la foi protestante.
Le mot baptême vient du grec, langue parlée tout autour de la Méditerranée à l’époque où vivait Jésus. Il évoque l’action de plonger. Ainsi être baptisé c’est être plongé dans l’eau. Les quelques gouttes d’eau versées sur la tête sur la personne baptisée rappellent cet acte qui évoque, symbolise la mort et la naissance à une vie nouvelle à laquelle nous sommes appelés.
“Le baptême est le « oui » que Dieu prononce sur une vie, avant même que le baptisé ne soit en mesure de répondre « oui » ou « non ». Mais quelle que soit sa réponse future, et elle demeurera libre, sa vie reste marquée par le « oui » de Dieu , par cette promesse anticipée que le Père a prononcée sur nous.” Jean Ansaldi
Le baptême est le signe visible que Dieu nous a aimé le premier, de façon inconditionnelle en dehors de tout mérite. Il ne donne pas la grâce, il proclame que la grâce est déjà offerte… Ainsi une personne non baptisée n’en sera pas moins aimée de Dieu.Les baptêmes ont lieu durant le culte du dimanche matin; un peu d’eau est alors déposée sur la tête du baptisé et une parole de bénédiction accompagne ce geste. Ce sont les parents qui demandent pour leur enfant le signe du baptême, ils s’engagent aussi à faire découvrir à leur enfant l’amour de Dieu et l’Évangile. Le baptême possède aussi une signification communautaire car la communauté en est le témoin. Elle reçoit, accueille le baptisé et s’engage à l’aider dans son cheminement vers Dieu. Le baptême dans l’Église protestante a ceci de spécifique qu’il ne fait pas pénétrer dans l’Église, il témoigne simplement de quelque chose qui s’est passé avant son administration.
Lire aussi :
“Ce que nous croyons : baptiser son enfant” (document UEPAL)
“Le don du baptême” : document rédigé par A.Benoït et édité par la Commission de formation biblique et théologique de l’Église de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine et de l’Eglise Réformée d’Alsace et de Lorraine pour aider à faire découvrir les convictions de la foi protestante.
“Le baptême” : un petit document du pasteur Olivier Pigeaud pour présenter le baptême